Réflexions après un débat avec un ancien président

🎤 Débat “L’industrie du futur” La Biennale, Tulle (Corrèze)

Ce samedi dernier, j’ai eu l’honneur d’animer un débat réunissant six participants aussi divers que prestigieux : deux politiciens, deux économistes et deux entrepreneurs.Le sujet portait sur la réindustrialisation de la France et de l’Europe, un thème crucial pour l’avenir de notre continent.J’ai structuré le débat en trois parties : d’abord l’innovation et la durabilité, puis la valorisation du travail ouvrier, et enfin la souveraineté européenne.

Nous avions un sujet massif à aborder : l’Europe et la France font face à un profond changement de contexte.Comment inverser des décennies de décisions qui ont conduit à délocaliser nos métiers industriels vers les pays émergents, et réinflammer notre industrie ici, chez nous ?

Pendant trop longtemps, nous avons orienté nos étudiants vers les métiers dits “cols blancs”; droit, finance, médecine, comptabilité, tout en renvoyant une mauvaise image du travail manuel et des métiers techniques.

Aujourd’hui, un nouveau contexte émerge, profondément disruptif avec l’arrivée de l’intelligence artificielle.La nouvelle génération de travailleurs doit être orientée différemment, car les postes d’entrée pour les jeunes diplômés dans les grandes entreprises ne sont plus une voie aussi certaine qu’autrefois.

Les métiers de demain se trouveront pour beaucoup dans les nouvelles usines — certes très différentes de celles d’hier, mais des usines tout de même.

Nous avons également évoqué l’importance de l’économie circulaire dans cette vision, ainsi que celle d’un leadership fort et éclairé, capable de réinventer une identité industrielle propre à l’Europe, sans chercher à copier les modèles économiques de la Silicon Valley ou de la Chine.

En Europe, l’humain restera au cœur de cette renaissance, un mot qui, d’ailleurs, a été mentionné à plusieurs reprises pendant le débat.

Pour ma part, j’ai animé cet échange alors que je me remettais d’une mauvaise grippe, donc je n’étais pas tout à fait à 100 %. En fait, je suis sorti de la fièvre dans mon hôtel le matin même. Mais c’était une opportunité formidable de constater à quel point chacun était bien préparé, articulé et passionné.

Travailler aux côtés de François Hollande, par exemple, fut un vrai plaisir : observer un homme qui a occupé la plus haute fonction du pays, avec un style de communication équilibré, mesuré et d’une grande clarté. Ce fameux “président normal” a réellement su charmer son public. Il a vraiment pris le temps, pour chaque question que je lui ai posée, d'organiser ses idées sur papier. Une manière de travailler que j’ai trouvée très efficace.

Même s’il a parfois fallu recadrer certaines interventions pour qu’elles restent concises, ce fut une vraie richesse de pouvoir échanger avec tous ces intervenants sur un sujet aussi essentiel.

Ma seule astuce pour celles et ceux qui se retrouveraient un jour dans une situation semblable : trouver l’équilibre entre la flexibilité et la fermeté. Permettre à de grandes personnalités d’expérience de s’exprimer, tout en gardant à l’esprit que le chronomètre doit rester le maître. Pas toujours évident… mais essentiel.

Ce débat m’a rappelé à quel point la communication reste un art d’équilibre : entre écoute et conviction, flexibilité et fermeté.

C’est précisément cet art que je cherche à transmettre à travers Vortolo — pour aider les leaders et les équipes à prendre la parole avec justesse, humanité et courage, dans un monde en pleine mutation.